Sous le terme de crowdfunding se cachent en réalité trois modes différents de financement participatif: le don (crowdsupporting), le prêt (crowdlending) et l’investissement (crowdinvesting). Mais parmi elles, il existe de nombreuses sous-catégories de collectes, selon la nature du projet, le statut du bénéficiaire ou celui du contributeur.

Le crowdfunding, appelé également financement participatif, est un outil de collecte de fonds opéré́ via une plateforme Internet. Il permet de financer collectivement, directement et de manière traçable des projets tangibles. On distingue généralement trois grandes formes de crowdfunding:

1. Le don (crowdsupporting)

Avec cette forme de financement, l’investisseur renonce au remboursement de l’argent confié et reçoit une contrepartie de nature symbolique ou de faible valeur matérielle (par ex. un produit ou un ticket du projet sponsorisé). Le don sans contrepartie (récompense) concerne principalement les projets associatifs et culturels.

38% des projets sur les plateformes de dons sont des projets humanitaires; 21% concernent l’enseignement et l’éducation, et 17% la culture. Le don avec contrepartie (récompense) vise des projets dans l’audiovisuel et la culture (31% des projets), mais aussi des projets d’entreprises (technologie, commerces et services). Dans ce cas, la contrepartie peut s’assimiler à de la prévente: en échange de sa contribution, le donateur recevra le produit ou service proposé (par exemple, le CD de musique de l’artiste financé, des produits du terroir de l’entreprise, la montre connectée développée par une startup, etc.). Ce type de financement présente de forts avantages pour le créateur de projets, tel que la validation de son idée et le financement sans prêt bancaire.

Ce type de financement n’est pas utilisé uniquement par les particuliers et les jeunes entreprises. Des entreprises bien établies telles que Peak Design, un fabricant américain d’équipements d’extérieur, pré-financent ainsi régulièrement des produits via crowdsupporting. 38% des investisseurs sont conscients que c’est l’idéalisme, et non le rendement, qui est au premier plan dans ce type de financement.

2. Le prêt (crowdlending)

Cette forme de financement est la (r)évolution du modèle actuel de financement des PME. À l’heure des taux d’intérêt négatifs, il est difficile de trouver un placement rentable, fiable et responsable. Le paradoxe, apparent, est que les PME rencontrent des difficultés à se financer. Alors que le crédit était un monopole bancaire, les particuliers peuvent désormais prêter aux entreprises.

Il existe deux typologies d’acteurs:

  1. Les plateformes de prêt non rémunéré (le contributeur est remboursé mais ne reçoit pas d’intérêts sur les sommes prêtées), principalement pour des projets entrepreneuriaux ou agricoles.
  2. Les plateformes de prêt rémunéré, qui s’adressent davantage à des PME. Le prêt rémunéré offre alors des taux d’intérêt élevés (entre 4 et 10 %) en contrepartie du risque pris par le préteur. Les contributions permettent à l’entreprise de bénéficier d’un crédit dans des délais très courts (parfois en quelques jours seulement).
  3. En Suisse, le crowdlending suscite un intérêt grandissant, tant de la part des investisseurs, que des entrepreneurs et des exploitants de plateformes. La croissance est majoritairement portée par le crowdlending, dont les financements ont doublé entre 2013 et 2014. Selon le « Crowdfunding Monitoring Suisse 2018 », son volume représente aujourd’hui 186,7 millions de francs.

3. L’investissement (crowdinvesting)

Le crowdinvesting est un financement participatif en contrepartie d’une prise de capital. Une start-up ou une entreprise peut lever des fonds en capital sur une plateforme d’investissement.

En Suisse, le marché du financement d’entreprises déjà bien établies est en pleine expansion, celui du financement du démarrage de nouvelles activités est en perte de vitesse. En effet, les investissements de capital-risque à un stade précoce des start-ups ont été divisés par deux ces dernières années.

Les sociétés de capital-risque sont notamment de plus en plus réticentes à financer des start-ups ayant besoin de petites sommes, d’autant plus que comparé à des investissements plus importants dans des entreprises plus pérennes, ces investissements nécessitent autant, sinon plus, de suivi, avec une période de récupération d’au moins 5-7 ans et un risque plus élevé.

Du côté des investisseurs privés, la forte volatilité des marchés, la baisse des rendements et l’omniprésence des banques dans les transactions les a quelque peu éloignés de la finance traditionnelle. A la tête de fortunes et d’épargnes importantes, ils souhaiteraient voir se développer de nouvelles formes de financement et d’investissement répondant à leurs critères.

C’est dans ce contexte, et pour faire rencontrer l’offre et la demande, que se développe le modèle de crowdinvesting, proposant aux investisseurs une participation au capital, une part du flux des bénéfices, un produit financier, un investissement immobilier ou une participation dans un fonds d’investissement géré. Les investisseurs sont récompensés par le retour sur investissement, de façon similaire à l’investissement de capital-risque traditionnel.

Guide du Crowdfunding Immobilier en Suisse
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